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Un jour d'épaules nues où les gens s'aimeront (Louis Aragon)

A la poésie, l'art, la musique, la littérature, la sagesse, au romantisme, toutes ces choses qui font que la vie vaut la peine d'être vécue !

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Louis-Ferdinand Céline « Voyage au bout de la nuit »

Qui est Céline ?


Louis Ferdinand Auguste Destouches  est né le 27 mai 1894 à Courbevoie. Il est mort le 1er juillet 1961 à Meudon. Il est connu sous son nom de plume Louis-Ferdinand Céline et sa profession est médecin.

 

En tant qu'écrivain, Céline est considéré comme l'un des plus grands auteurs et stylistes de la littérature française du XXe siècle aux côtés d’Albert Camus, Jean-Paul Sartre ou Samuel Beckett.

 

Sa vie a servi de décor de son livre « voyage au bout de la nuit »

 

A 18 ans il rejoint le 12e régiment de cuirassiers à Rambouillet. Il est promu maréchal des logis en mai 1914. Son régiment participe aux premiers combats de la Première Guerre mondiale en Flandre-Occidentale. Il accompli une liaison risquée au cours de laquelle il est grièvement blessé à l'épaule. Il sera décoré de la Croix de guerre avec étoile d'argent, ce qui lui conférera la Médaille militaire.

 

Réformé il contractera plus tard  un engagement avec une compagnie de traite qui l'envoie au Cameroun surveiller des plantations. Malade, il rentre en France en 1917. Embauché par la mission Rockefeller, il parcoure la Bretagne en 1918 pour une campagne de prévention de la tuberculose.

 

Après la guerre, il prépare le baccalauréat puis poursuit des études de médecine. Sa thèse de doctorat, La Vie et l'Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis (1924), est considérée comme sa première œuvre littéraire.

 

Ignace Philippe Semmelweis est un médecin hongrois, né en 1817.

Jeune médecin, il travaillait dans une maternité dépendante de l'Hospice Général de Vienne, où deux hôpitaux se faisaient concurrence. Les accouchements étaient assurés par les internes (dont Semmelweis faisait partie) d'un côté, et par les sages-femmes, de l'autre.

Semmelweis se rendit compte que de nombreuses femmes succombaient de fièvre puerpérale lorsque les internes pratiquaient les accouchements. Il eut alors l'idée d'inverser les équipes des deux hôpitaux, afin de déterminer si le lieu d'accouchement était fonction de la mortalité élevée. Son intuition fut juste : les internes étaient « responsables » des fièvres puerpérales. En effet, ils disséquaient des cadavres et avaient sur leurs mains ce que Semmelweis appellera « les particules de la Mort ». Il avait ainsi découvert le principe de la septicémie et la nécessité de l'asepsie.

 

Lorsque le taux de mortalité a été réduit grâce aux pratiques de Semmelweis, les médecins ont prétendu qu'il s'agissait d'un effet du hasard, et sont allés jusqu'à refuser de payer les draps qui auraient pu permettre d'assainir les hôpitaux.

 

Céline s'identifie à Semmelweis pour trois raisons :

1. Semmelweis est un médecin touché par la compassion : il est bouleversé par la souffrance des malades ;
2. L’intuition qu'a eue Semmelweis est une intuition comparable à celle d'un artiste ;
3. La solitude et l'exposition à l'imbécillité du monde que Semmelweis a dû subir.


Embauché à Genève par la fondation Rockefeller qui subventionne un poste de l'Institut d'hygiène de la SDN Il effectue plusieurs voyages en Afrique et en Amérique avec des médecins. Cela l'amène à visiter les usines Ford au cours d'un séjour à Détroit  où il est fortement impressionné par le fordisme et plus largement par l'industrialisation. (Voir "les temps modernes" de Charlie Chaplin)

En 1926, il rencontre à Genève Elizabeth Crai, une danseuse américaine, qui sera la plus grande passion de sa vie. Il surnommera l'Impératrice et lui dédiera le Voyage au bout de la nuit.


Céline s'installe finalement à Clichy, en 1927. Il affichera sur sa plaque « Docteur Louis Destouches, médecine générale, maladies des enfants ».

 

Elizabeth Crai le quitte en 1933 pour la Californie où elle  épouse un Juif (ceci explique t-il cela compte tenu du fait que les grands génies sont souvent anormaux et excessifs dans certains aspects ? ). Retrouvée en 1988 elle affirmera qu'elle craignait qu'en perdant sa beauté avec l'âge, elle finisse par ne plus rien représenter pour lui.

 

Source Wikipédia l'encyclopédie libre

 

 

Voyage au bout de la nuit

 

Le roman est surtout connu pour son style imité de la langue parlée et influencé par l'argot. Il s'inspire de l'expérience personnelle de Céline au travers de son personnage Ferdinand Bardamu. Louis-Ferdinand Destouches a participé à la Première Guerre mondiale en 1914. Il ira jusqu'à la qualifier « d'abattoir international en folie ». Il expose ce qui est la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. (Alors que lui même fut médaillé)

 

C’est un récit à la première personne dans lequel Bardamu raconte son expérience de la première guerre, du colonialisme en Afrique et de l'Amérique de l'entre-deux guerres.

 

Bardamu a vu la Grande Guerre et l'ineptie meurtrière de ses supérieurs dans les tranchées.

 

C'est la fin de son innocence. C'est le point de départ de sa descente « au bout de la nuit » sans retour.

 

Il part ensuite pour l'Afrique où le colonialisme est le purgatoire des Européens sans destinée. C'est l'Enfer. Il s'enfuit vers l'Amérique de l’industrie avec Ford, du dieu Dollar et des bordels. Il n'aime pas les États-Unis mais il fit la rencontre de Molly, qu'il aima jusqu'au bout.

 

Bardamu, n'est pas fait pour travailler avec les machines des usines de Détroit, mais de côtoyer la misère humaine, quotidienne et éternelle. Il retourne donc en France pour terminer ses études en médecine et devenir médecin des pauvres. Il devient alors médecin dans la banlieue parisienne et côtoie la misère humaine tout comme en Afrique ou dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.

 

 

La vision du monde de Voyage au bout de la nuit  

Bardamu est

Antinationaliste : Le patriotisme est l'une des nombreuses fausses valeurs dans lesquelles l'homme s'égare.
Anticolonialiste : Il qualifie le colonialisme de « mal de la même sorte que la Guerre » ; il en condamne le principe et dresse un portrait extrêmement caricatural des occidentaux là-bas.
Anticapitaliste : Lors de son voyage à New York, puis à Détroit il condamne le taylorisme, ce système qui « broie les individus, les réduit à la misère, et nie même leur humanité ».
Anarchiste : À plusieurs reprises, l'absurdité d'un système hiérarchique est mise en évidence. À la guerre, aux colonies, à l'asile psychiatrique... L'obéissance est décrite comme une forme de refus de vivre. Bardamu justifie son envie de déserter quand l'humanité entière approuve la boucherie collective.

 

Ce roman se distingue par son refus total de l'idéalisme : l'idéal et les sentiments, « ça n'est que du mensonge ». La question de Bardamu est de découvrir la vérité, celle qui est biologique, physiologique : celle qui dit que tous les hommes sont mortels, et que l'avenir les conduit vers la décomposition, l'homme n'est considéré que comme de la « pourriture en suspens ». Cette œuvre apparait totalement désespérée.

 

 

Le style de Ferdinand Céline

 

Céline est le créateur d'un style propre, particulièrement travaillé, utilisant à la perfection les règles de la syntaxe et de la ponctuation et fondé sur le langage parlé et l'argot mélangé à des description, en langue écrite d'une grande précision.


L'idée de Céline est que la langue classique, la langue académique, celle des dictionnaires, est une langue morte. C'est l'un des tout premiers auteurs à agir de la sorte, avec une certaine violence, et ce, dans la totalité de l'œuvre. Par ailleurs le langage parlé présent dans ce roman côtoie le plus-que-parfait dans une langue extrêmement précise : l'utilisation du langage parlé n'est en rien un relâchement de la langue. Le narrateur est plongé dans le monde qu'il décrit, d'où le la,gage de ses personnages, populations des faubourgs parlant argot. Mais en tant que descripteur de l'absurdité du monde, son langage est d'une grande précision.

 

Si l'argot, les dislocations et autres thématisations gagnent une noblesse chez Céline, le plus-que-parfait ou le lexique soutenu n'en perdent pas en revanche. Ils se côtoient parfois dans la même phrase.

 

Sources de Céline[modifier]Ce livre est un roman. Ce n'est pas un témoignage, ni un documentaire, même si celui-ci a une allure autobiographique (rendue apparente par l'utilisation récurrente du « je »). D'où la célèbre formule de Céline : « Transposer, ou c'est la Mort ». Cependant, Céline s'appuie sur son expérience professionnelle, de médecin, comme chargé de mission auprès de la Société des Nations notamment aux États-Unis et en Afrique. Comme il l'expliquera ensuite : « Je m'arrange avec mes souvenirs en trichant comme il faut ».

 

Wiki  http://fr.wikipedia.org/wiki/Voyage_au_bout_de_la_nuit

 

 

Résumé du roman


Paris, 1914. Ferdinand Bardamu, jeune rebelle, Envoûté par la musique d'une parade militaire, décide de s'engager. Au front, c'est l'enfer et l'absurdité. Il perd son enthousiasme et découvre les horreurs de la guerre. Pourquoi doit-il tirer sur les Allemands ? Il prend conscience alors  de sa propre lâcheté.

 

Lors d'une nuit d'errance, il rencontre un réserviste, Robinson qui cherche à déserter. Blessé, traumatisé à jamais par la guerre, Bardamu revient à Paris pour être soigné. On lui remet une médaille militaire. Il fait la connaissance de Lola, une jeune et jolie infirmière américaine.

Il prend conscience des avantages et profits que tirent de la guerre tous ceux qui y ont échappé.

 

Lola, compagne futile et légère, le quitte. Il rencontre alors Musyne, une jeune violoniste. Ils ont une aventure. Réformé, Bardamu décide de partir pour l'Afrique. Il y découvre les horreurs de l'exploitation coloniale. Il retrouve Robinson, rencontré sur les champs de bataille, et lui succède en reprenant la gérance d'un comptoir commercial. Il tombe malade et connaît des crises de délire.

 

Il quitte l'Afrique à demi-mort à bord d'un bâtiment espagnol qui a tout d'une galère. Ce bateau l'emmène jusqu'à New-York. A son arrivée, il est placé en quarantaine . Dans cette ville à laquelle, il a tant rêvé, il ne connaît que solitude et pauvreté. Il part à Détroit pour y travailler.

 

Il rencontre Molly, une prostituée généreuse qui le délivre de l'enfer de l'usine Ford. Molly (variante d'une Elizabeth Crai transformée en protituée pour accentuer le désespoire de l'oeuvre ?) aime Bardamu , l'entretient et lui propose de partager son bonheur. Mais son désir d'explorer plus avant l'existence le pousse à renoncer à cette femme généreuse. Il quitte les Etats-Unis et revient à Paris. Il rentre le cœur gonflé et meurtri par toutes ces expériences.

 

Devenu médecin, mais menant une existence toujours aussi misérable, il s'installe à Rancy, banlieue triste et pauvre. Il y découvre les côtés les plus répugnants et les plus désespérants de la condition humaine. Il assiste impuissant à la mort de Bébert, un petit garçon qu'il aimait bien et que la science ne peut sauver. Puis il se retrouve mêlé à une sordide histoire.

 

Engagé comme médecin dans un établissement psychiatrique dont le patron est le docteur Baryton. Les deux hommes sympathisent.

Baryton sombre dans la folie et annonce à Bardamu sa décision de partir : " je vais renaître, Ferdinand." Il confie à Bardamu la direction de la clinique. Sophie, une superbe infirmière slovaque, est devenue la maîtresse de Bardamu.

 

Après d'autres péripéties Bardamu se retrouve à la fin seul en bordure d'un canal. " De loin, le remorqueur a sifflé ; son appel a passé le pont, encore une arche, une autre, l'écluse, un autre pont, loin, plus loin... Il appelait vers lui toutes les péniches du fleuve toutes, et la ville entière, et le ciel et la campagne, et nous, tout qu'il emmenait, la Seine aussi, tout, qu'on n'en parle plus. "

 

 

Quelques critiques de Voyage au bout de la nuit


Saisissante épopée de la révolte et du dégoût, long cauchemar visionnaire ruisselant d'invention verbale, et dominé par l'inoubliable figure de Bardamu. Céline fut l'un des premiers à vivre et à décrire l'absurdité de la vie humaine. (Gaëtan Picon, Panorama de la Nouvelle littérature française, Gallimard, 1976)

 

La question n'est pas de savoir si la peinture de Céline est atroce mais si elle est vraie. Elle l'est. (Bernanos, Le Figaro, décembre 1932)

 

Le style de Céline est subordonné à sa perception du monde. A travers ce style rapide qui semblerait négligé, incorrect, passionné, vit, jaillit et palpite la réelle richesse de la culture française, l'expérience affective et intellectuelle d'une grande nation dans toute sa richesse et ses plus fines nuances. Et, en même temps, Céline écrit comme s'il était le premier à se colleter avec le langage. (Léon Trotski, Littérature et révolution)

 

 

Quelques citations de Voyage au bout de la nuit
Quand on a pas d'imagination, mourir c'est peu de chose, quand on en a, mourir c'est trop.

Le cinéma, ce nouveau petit salarié de nos rêves on peut l'acheter, se le procurer pour une heure ou deux, comme un prostitué.

Faire confiance aux hommes, c'est déjà se faire tuer un peu.

On n'est jamais très mécontent qu'un adulte s'en aille, ça fait toujours une vache de moins sur la terre, qu'on se dit, tandis que pour un enfant, c'est tout de même moins sûr. Il y a l'avenir.

 

source A la lettre.com

 

 

L'arrivée à New York : une scène légendaire de la littérature.

 

"Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu des villes, et des belles encore, et des ports, et des fameux même. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur."

 

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