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Un jour d'épaules nues où les gens s'aimeront (Louis Aragon)

A la poésie, l'art, la musique, la littérature, la sagesse, au romantisme, toutes ces choses qui font que la vie vaut la peine d'être vécue !

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AMELIE NOTHOMB


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Pendant longtemps elle se crut Japonaise. Née au pays du soleil levant de parents Belges, son père était alors ambassadeur au Japon, elle y passa son enfance. Très imprégnée de culture Japonaise elle raconte dans son livre "Stupeur et tremblements" que son art de servir le thé était tel qu'il avait vexé ses patrons Japonais qui n'avaient pu admettre qu'une occidentale réussisse aussi bien dans ce périlleux exercice. Son japonais était plus qu'excellent et jusqu’à 23 ans elle pensa à être traductrice.
Ses maquillages très blanc sont là pour renforcer cette impression friponne non pardon, nippone. (J'ai honte de moi mais c'était trop tentant !)


Elle écrivait depuis six ans lorsqu’elle se décida à publier à 24 ans ‘Hygiène de l’assassin’ en 1992. Les prix René-Fallet et Alain-Fournier vinrent immédiatement la récompenser. L’année suivante, elle obtenait trois autres prix pour ‘Le Sabotage amoureux’.


‘Stupeurs et tremblements’, en 1999, roman autobiographique reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française, s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires et a été adapté au cinéma (ainsi qu’Hygiène de l’assassin’), avec Sylvie Testud dans le rôle principal. Elle y décrit la vie terrifiante des employés des entreprises Japonaises. Il est vrai qu'elle constituait une employée tout à fait hors norme qui dérouta ses directeurs. Et puis cette vie terrifiante n'est pas l'exclusive du Japon, seulement l'art d'Amélie est de mettre en évidence jusqu'à l'absurde la multitudes de petits comportements stupides de la vie dans les bureaux tous les jours


Aujourd'hui ses romans sont traduits en 23 langues.

Amélie avoue avoir peur de l'abandon, de la solitude. Elle ressent un grand manque d’affection. Son amie la chanteuse Robert (dont elle s’est inspirée pour son livre ‘Robert des noms propres’) dit d’elle : "c’est une enfant qui ne grandira jamais". Sa ‘Biographie de la faim’ résume son état : elle reste dans une situation d’affamée.

Les critiques littéraires ne la touchent pas, elle préfère l’opinion des lecteurs ; elle reçoit d’ailleurs de nombreuses lettres de leur part. Avec le temps Amélie s'est assagie. Fini les chapeaux extravagants et le maquillage vif. Elle qui accordait des interviews dans des cimetières et a révélé chez Bernard Pivot qu'elle adorait manger des fruits pourris, fuit les médias et se concentre sur son travail. Elle vit entre Paris et Bruxelles et ne se déplace que pour ses livres.  Elle écrit tous les jours dès 4 heures du matin pendant 4 heure, avec un crayon bille sur un cahier d’écolier.

Son conseil ? Ne jamais tenir compte des conseils !

Les romans d’Amélie sont empreints d’expériences personnelles avec un style décalé, extraordinaire et inimitable, toujours accompagné d’humour, le signe certain d'une intelligence vive.  

 
Son dernier roman, ‘Acide sulfurique’  pousse la télé réalité poubelle qui humilie ses candidats jusqu'à l'horreur des camps de concentration. Elle a décidé de l’écrire suite à une discussion houleuse avec des amis qui avouaient la regarder mais au deuxième degré, pour se foutre de la gueule de la masse répugnant qui se repait du malheur des autres. C’est encore pire affirme-t-elle. "Je suis tombée enceinte (de ce livre) suite à cette colère."
Ce roman parle aussi de dégoût, 'une de mes composantes fondamentales'. Elle s’interroge : "Comment faire pour qu’il en sorte quelque chose ?" : il faut en éprouver une forme d’amour. "Comment s’en sortir ?" Amélie fait alors le rapprochement avec les camps de concentration. Pour elle si les prisonniers s’en sont sortis c’est en créant une fiction de la parole, de l’écriture, seuls moyens d’oublier l’horreur du quotidien.

  
Pour terminer sur une note plus gaie, elle met la musique au dessus de tout, c'est l'art absolu qui déclenche les émotions les plus profondes et les plus vraies. Elle affectionne tout particulièrement Schubert.


 "Je suis écrivain parce que je n'ai pas pu être compositeur"

 Ah! la musique, la divine musique qui transfigure notre vie et l'espace d'un instant nous fait oublier la part de laideur de l'espèce humaine. Au fil des siècle des artistes de génie surgissent par ci par là et nous rappellent que la nature humaine contient aussi quelque chose de divin. 


Sans compter les savants qui font reculer les maladies, avancer le progrès qui nous libère des tâches répétitives fatigantes et sans valeur et permet à un nombre de plus en plus grand d'avoir du temps pour  après la télé, (du moins espérons le) accéder à la culture et à la beauté des choses; qui a fini par vaincre la faim dans le monde, enfin aurait fini s'il n'y avait encore tant de Dictateurs pourris. Oui malgré tout l'humanité progresse, pas très vite, avec des recules de 1000 ans et plus dans les mauvaises périodes, mais elle avance et tu contribue, en n'acceptant pas sa part de laideur, à la faire avancer. Merci, mille fois merci.

 

Chère Amélie,

Soit bénie

Pour tes livres si

extraordinaires

et si lucides de toutes nos misères.

 

Dans ce dégout quasi universel, avec quelques autres tu porte la petite flamme de l'espoir, tu fait partie de ces humains  véritablement humains. Sois en remerciée pour tous les siècles à venir.

Jean                      


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