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Un jour d'épaules nues où les gens s'aimeront (Louis Aragon)

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Mohammad Yunus


 
Le Prix Nobel de la Paix a été attribué au Bangladais Mohammad Yunus et à son établissement, la Grameen Bank. Une « paix durable ne peut pas être obtenue sans que les population ne puisse sortir de la pauvreté ».

 

Site Les 80 hommes...

Bill Clinton un de ses grands admirateurs considérait depuis longtemps que Muhammad Yunus méritait un prix Nobel d’économie. Le Jury des Nobel lui a préféré le plus prestigieux à mon sens prix Nobel de la Paix. Celui de l’économie ne saurait maintenant tarder.

 

Le Nobel de la Paix fut attribué en 1994 à l'écologiste kényane Wangari Maathai et en 1999 à l'organisation humanitaire Médecins sans frontières.

 

Muhammad Yunus a remercié le comité Nobel « Cela va donner une bonne dose d'énergie au monde entier. Nous n'en sommes qu'au commencement ». 

 

Le « banquier des pauvres » préfère le surnom de « prêteur d'espoir »

 

C'est l'anti-Banque mondiale ses ambitions sont les mêmes. Mais au lieu de traiter avec les chefs d'État, il s'adresse aux plus démunis. De la Norvège à l'Afrique du Sud et des Etats-Unis à la chine populaire, le système de crédit pratiqué par la Grameen Bank a aujourd'hui essaimé dans pas moins de cinquante-huit pays et touche près de 20 millions de personnes.
 

La Grameen Bank créé en 1978  à la suite de son action dès 1976 au Bangladesh, son pays natal compte 20 millions de clients, des femmes à 97% qui peuvent ainsi développer une activité indépendante et échapper à la misère. Les prêts s'accompagnent d'une seule condition : les demandeurs doivent emprunter par groupes de cinq et s'épauler pour les remboursements. La Grameen Bank a été presque constamment bénéficiaire sauf trois années sur près de trente. Elle affiche un taux de remboursement de 97%, plus élevé que pour les crédits classiques. Le concept du micro s’est répandu  dans une cinquantaine de pays.

 

La Grameen Bank perçoit un taux d'intérêt de 18% à 22%. (Par an et pas par mois comme le font les usuriers du coin) Mohammad Yunus est persuadé que l'on peut dégager des profits en aidant les pauvres: « Les banques peuvent et devraient prêter aux déshérités de cette terre, non seulement par altruisme mais surtout par intérêt personnel. Traiter les pauvres comme des parias est immoral et indéfendable, mais aussi financièrement stupide. »

Tout espoir n’est donc pas perdu, il y a du pognon à gagner en aidant les pauvres. Qui l’eu cru ! Après la victoire de la non violence contre l’empire britannique voila que nous vient de la bas La Solution.


« Tous les êtres humains ont la capacité et l’énergie nécessaires pour changer le cours de leur vie »

 

Troisième fils d’une famille de 9 enfants, Muhammad Yunus est né dans le Bengale Occidental en 1940, alors encore en territoire indien. À 20 ans, brillant étudiant, on lui offre la possibilité d’aller passer son doctorat aux Etats-Unis. Il étudie l’économie et le développement et y restera 7 ans comme étudiant puis professeur d’économie à l’Université du Colorado. En 1971, lors de la naissance du Bangladesh, il décide de rentrer au pays et obtient un poste de responsable du Département d’Economie à l’Université de Chittagong, la 2ème ville du nouvel Etat indépendant.


Trois ans après son retour, une terrible famine s’abat sur le pays, tuant 1,5 million de personnes. « Les gens étaient en train de mourir de faim dans la rue et moi je continuais à enseigner d’élégantes théories économiques sans aucune prise avec la réalité». J’ai commencé à comprendre qu’il était très arrogant de prétendre avoir des réponses en restant dans une salle de classe et ai commencé à étudier sur le terrain.

 

Mohammad Yunus se rend dans le village de Jobra, juste à côté de son Université et commence à discuter avec ses habitants. Il découvre ce qu'il appelle le « système d'apartheid » créé par les institutions financières : l'impossibilité d'accéder au crédit pour les plus pauvres, sauf à des taux usuraires. Rapidement, il prend conscience que de nombreuses femmes sont coincées dans un cercle vicieux dont elles ne peuvent sortir.

 

« Elles sont parfois contraintes d’emprunter 60 Thakas (1 €) à un usurier pour acheter quelques bambous le matin, fabriquer un panier, le vendre 80 au marché et le soir devoir rembourser 70 au prêteur.  L’usurier gagne 10 autant que la femme et il n’a rien fait».

 

C’est donc le coût prohibitif du capital, si infime soit-il, qui empêche de nombreuses femmes de s’en sortir. Il décide alors, de sa poche, de prêter 850 Thakas (24 €) à 42 femmes parmi les plus pauvres de Jobra. Ces micro-prêts permettent par exemple d’acquérir une ou deux poules et de vendre les œufs chaque jour. « L’objectif était de les faire rentrer dans un cycle économique et d’amorcer un changement de mentalité». L’expérience est un succès.


L'idée est audacieuse. Prêter aux pauvres, ça marche. « It's not charity, it's business ! » réplique Mohammad Yunus. Ne pouvant convaincre les banques locales d’appliquer sa méthode il décide de monter sa propre banque. La Grameen Bank, du mot village en Bengali, naît en 1978 et s’étend rapidement.

 

Un quart de siècle plus tard, les résultats sont foudroyants stupéfiants et incroyables : la Banque est présente dans 43 000 villages du Bangladesh, a déjà prêté 4 Milliards d’€ à  des millions de clients dont 94 % sont des femmes (plus sûres et responsables que les hommes). « Les femmes, au Bangladesh comme partout ailleurs, ont le profil idéal pour ce type de prêt. En effet, elles sont capables avec un petit budget d’améliorer leur condition de vie familiale et font beaucoup de choses avec presque rien tout en prévoyant l’avenir. »

 

« La femme est l’avenir de l’homme » chantait Jean Ferrat reprenant les vers de Louis Aragon


Les taux de remboursements sont supérieurs à ceux des banques traditionnelles (de l’ordre de 97 % !!!) grâce à une organisation en groupes de 5, chacune des débitrices étant responsables des engagements du groupe vis-à-vis de la Grameen. Clients : 60 Millions des personnes, dont 27 Millions parmi les plus pauvres, c’est-à-dire ceux disposant de moins de 1 $ /jour. Le micro crédit, permet même à certains emprunteurs  de sortir de la pauvreté. Un tiers y sont arrivé, d’autres sources disent 3 sur 4 ce qui est hélas probablement trop optimiste mais un tiers c’est déjà fabuleux.
 

« Je souhaitais juste résoudre un problème local et petit à petit, sans m’en apercevoir, c’est devenu la Grameen Bank. » L’entreprise est gigantesque, il faut payer la formation de l'emprunteur à la comptabilité et à la gestion. Les clients forment des « groupes solidaires » qui s'entraident pour rembourser. La Grameen Bank a aussi permis la construction de 350 000 maisons en dur, dotées d'équipements sanitaires, en accordant des crédits de quelques centaines de dollars pour les matériaux.

 

 

Et après ?

 

Mohammad Yunus ne s'arrête pas en si bon chemin. Il a créé la Grameen Enterprise qui fabrique des vêtements tissés à la main et exporte en Amérique du Nord et en Europe.La fondation Grameen met sur pied une série de filiales. Grameen Telecom, qui équipe les 72 000 villages bangladais d'un système de téléphonie cellulaire. Grameen Cybernet, ouvre des sites d'accès à Internet partout dans le pays pour former les emprunteurs et aussi  leur donner du travail. Grameen Energy équipe les villages les plus reculés en éoliennes et en panneaux solaires. Enfin, le Grameen Fund sera le premier fonds de pension proposé au Bangladesh. Les (anciens) pauvres auront ainsi, explique Mohammad Yunus, « une chance d'accéder à la Bourse ». (est-ce une chance ? la bourse me donne le frisson et ressemble encore beaucoup trop au Casino pour les petits épargnants)


Mohammad Yunus a des ambitions planétaires. « Si nous nous mobilisons, il est possible que plus un seul être humain ne souffre de la misère ». Il rêve même : « Nos petits-enfants visiteront des musées pour voir à quoi ressemblait la misère, et ils blâmeront leurs pères pour la terrible pauvreté qui aura régné jusqu'à la fin du xxe siècle. » Déjà, 56 pays en développement bénéficient de « programmes Grameen ». Les pays développés s'y mettent aussi, comme les Etats-Unis, le Canada, la Norvège ou la France, avec l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), qui prête à des RMistes et à des chômeurs de longue durée.

 

 L’aide mondiale des pays riches aux pays pauvres est importante financièrement mais peu efficace dans les faits. Explication :

«Les contribuables croient payer pour aider les pauvres, mais ils financent en réalité les affaires faites par les riches des pays riches avec les riches des pays pauvres. »

C’est clair, l’argent va aux riches des pays pauvres et revient en parti aux riches des pays riches. Vous suivez ? j’ai répété la phrase tant elle est importante, ce n’est pas le moment de s’assoupir.

 

Le succès du microcrédit rend évident la capacité des personnes à se prendre en charge et à gérer leur propre vie si on leur en donne les moyens et un mode d’emploi.


« Ces gens n’ont connu aucune réussite jusque là. Pour eux, être soudain propriétaires d'un bœuf, par exemple, est un énorme succès. Il y a un an ils n’avaient rien, et aujourd’hui ils sont légalement propriétaire avec cet emprunt à la banque. Ceci leur redonne confiance en eux et ils découvrent la possibilité d’aller de l’avant. »

 

Le premier sommet du micro-crédit avait réunit 3 000 personnes en 1997 à Washington. On y nota la présence de Bill Clinton, le Président des Etats-Unis accompagné de sa femme, de la Reine Sophie d'Espagne et du Premier Ministre japonais
Allez voir le site manoamano.


Au Sommet de Clinton, la Clinton Global Initiative en septembre 2006 Le PDG de la Grameen Bank, Mohammad Yunus, a expliqué son projet avec Danone. Des yaourts à suppléments vitaminés pour les enfants du Bangladesh. L'usine va être inaugurée le 7 novembre. Zidane viendra, a expliqué Yunus...


Dans cette assemblée de plus de 1000 personnes où il n'y avait pratiquement pas un Français, c'était amusant d'entendre un bangladais parler de Zidane...
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