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Exposées dans la chapelle de l'hôtel Biron, une cinquantaine de pièces révèlent l'habileté du maître à faire vibrer la chair dans le marbre, la rendre vivante, en exprimer les courbes et la volupté. Dur et froid, le marbre acquière souplesse et chaleur sous le ciseau de l'artiste. Rodin joue de la lumière et des ombres, des creux et des saillies. Comme tous les artistes de sa génération, Rodin a les yeux tournés vers l'Italie, où il se rend en 1875. Il est d'abord très dérouté par la torsion des corps de Michel-Ange qui font un violent contraste avec le calme des modèles grecs que Rodin avait longuement étudiés au Louvre. (Il examine longuement les œuvres inachevés naissants de la matière brute ce qui va profondément l'inspirer par la suite.) Il est plein d'enthousiasme au retour, Michel-Ange l'a libéré de l'académisme.
Il expose L'Âge d'airain à Bruxelles, qui suscite le premier des scandales dont sa carrière sera émaillée: la sculpture était tellement parfaite qu'une campagne de presse l'accusa d'avoir moulé le corps d'un modèle d'atelier. Rodin du produire des photos des différentes étapes de son travail.
A partir de ce moment plus aucune de ses statues n'aura la taille d'un être normal, elles seront soit plus grandes soi plus petites afin que tout soupçon de moulage soit à jamais écarté.
Rodin n'obtient que des succès de scandale et ne vend rien, il doit assurer son existence. Il est tour à tour ornemaniste, orfèvre, céramiste, ouvrier et artiste le soir: «J'ai eu jusqu'à 50 ans tous les ennuis de la pauvreté», dira-t-il plus tard.
Le plus grand tollé fut pour son Balzac, débordant de puissance. Commandé puis désavoué par la Société des gens de lettres, qui ne voulut pas de l'œuvre et exigea d'être remboursée jusqu'au dernier sou.
Sa vie durant, Rodin dut affronter les critiques, les coups bas, les cabales, les sarcasmes dans les journaux, les menaces de procès. Rodin bafoué mais génial. Vilipendé mais virtuose. Discuté mais glorieux. On le sait aujourd'hui: des Grecs à Picasso, l'histoire de la sculpture passe par RODIN. Léonard de Vinci inventa le «sfumato», Rodin utilisera le «non finito» Source Wikipédia l'encyclopédie libre
Rodin affirme que ce qu'il cherche, c'est la vérité intérieure qui transparaît sous la forme: «Établissez nettement les grands plans des figures que vous sculptez. Accentuez vigoureusement l'orientation que vous donnez à chaque partie du corps. L'art réclame de la décision», ordonne-t-il aux jeunes sculpteurs.
Ses accentuations vigoureuses se retrouvent dans ces cous tendus, ces tendons saillants, cette posture étonnante du penseur le corps vrillé le coude droit sur le genou gauche.
«Rodin, la chair, le marbre», musée Rodin, 79, rue de Varenne, 75007 Paris, jusqu'au 3 mars 2013.Catalogue sous la direction d'Aline Magnien, commissaire de l'exposition Somogy. Voir aussi Ecrire la sculpture. De l'Antiquité à Louise Bourgeois, remarquable anthologie par Claire Barbillon et Sophie Mouquin, Citadelles & Mazenod.
Source Le Figaro Aout 2012
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