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Avril 2008 

 
 
Les émeutes de la faim

 

En Haïti, en Côte d'Ivoire, en Egypte, la population manifeste sa colère contre la hausse des prix des denrées alimentaires de base.


Nous nous permettons de reprendre un article de

Hugo Lattard du 14/04/2008 - L'Expansion.com

et de le commenter. (les commentaires sont entre parenthèse, en bleu et en italiques). La faim dans le monde mérite quelques réflexions même incomplètes ou imprécises.

Nous espérons ne contrarier personne

 

La FAO tire la sonnette d'alarme face aux émeutes de la faim.
La libéralisation accroît la spéculation sur les denrées alimentaires.

 

A la suite des  "émeutes de la faim" les voix se multiplient dans la communauté internationale pour réclamer un changement de politique agricole. La Banque mondiale a décidé des mesures d'urgence pour éviter que les  "émeutes de la faim" nées de l’exaspération face à la hausse des prix des denrées alimentaires ne dégénère en un drame de plus grande ampleur.

 

Jean Ziegler de l’ONU (1) s’est inquiété du risque d’« une hécatombe ».
(Bravo ! l’urgence est identifiée. Saluons la réactivité de la FAO et de l’ONU)

 

Jean Ziegler s’en est pris également très durement à la fabrication des biocarburants, l’assimilant à « un crime contre l’humanité ». Car le boom de « l’or vert » que constituent les agro-carburants est en partie responsable de la flambée des cours.
( Ce qui est surprenant dans cet argument c’est d’une part sa violence : « crime contre l’humanité » et d’autre part le fait qu’il sert les intérêts des compagnies pétrolières qui voient d’un mauvais œil les carburants agricoles devenir compétitifs face à la hausse constante du prix du baril de pétrole. Depuis plusieurs années le Brésil fait rouler 50% de ses voitures avec un carburant issu de la canne à sucre sans provoquer aucune famine sur son territoire. Tout ceci donne à réfléchir.
De plus la Chine et l’Inde ont amélioré de façon efficace le niveau de vie de leurs populations qui ont maintenant accès aux produits alimentaires jouent un rôle considérable dans l’envolé des prix et sont pourtant est passé sous silence. Etrange.)

 

Toutefois des tentatives de monoculture à grande échelle orienté vers les carburants agricoles mettraient en danger l'alimentation des populations locales. L'alarme est donnée, il faut absolument éviter ce piège.)

 

Jean Ziegler a appelé le FMI à changer sa politique de subventions agricoles et à cesser de soutenir exclusivement des projets visant la réduction des dettes des pays pauvres et donc tournés vers les exportations. L’agriculture, estime-t-il, doit être subventionnée dans des secteurs où elle assure la survie des populations.
(Bravo ! Il faut effectivement que chaque pays soit capable de nourrir sa propre population avant d’investir dans des autoroutes et des aéroports internationaux. Ce qu’ils exporteront en moins (leur monoculture) ils auront en moins à l’importer en produits alimentaires variés)

 

Jean Ziegler a également critiqué l'union européenne, pour sa politique de subventions, l’accusant de dumping agricole en Afrique. Un rapport qui doit être rendu mardi sur l’état de l’agriculture dans le monde est parrainé par cinq agences de l’ONU, dont l’Unesco. Il préconise que les sciences agricoles "prennent d’avantage en compte la protection des ressources naturelles et les pratiques dites agro-écologiques" : utilisation d’engrais naturels, de semences traditionnelles.

(Ici une petite remarque sur un travers écologique répandu qui voudrait que la nature soit supérieure à ce que font les hommes. Depuis 12 à 15000 ans d’agriculture les hommes ont fait des progrès immense sur la nature et si ces dernières années la machine s’est trop emballée et justifie un retour en arrière il ne faut pas perdre de vu qu’un minimum d’engrais et d’insecticides sont nécessaires pour produire en quantité et en qualité. Les agriculteurs "Bio" l’ont bien compris qui ont modifié la norme de production de leurs produits laquelle autorise justement engrais et pesticides à des niveaux raisonnables. Alors il faut que les agriculteurs des pays pauvre puissent profiter des meilleurs engrais et des meilleures semences. L’agriculture traditionnelle est bonne pour les riches, mais trop chère pour les pauvres.. Cette notion est peut-être difficile à comprendre mais elle est profondément exacte.

La recherche sur les OGM va également jouer un grand rôle. Voilà un autre silence assourdissant. Il faut savoir que des riz enrichis aux vitamines vont permettre de sauver la vue de millions d’enfants africains. Des céréales robustes résistants au froid  seront semés dans des régions actuellement arides et froides, et d’autres projets sur lesquels l’Inde et la Chine travaillent sont en cours. Mais les riches européens sont des anti-OGM alors il ne faut pas leur en parler.)

 

 Une plus grande « proximité entre la production des matières agricoles et les consommateurs auxquels elles sont destinées ». Autrement dit, moins d’intermédiaires.
(Alors là d’accord à 100% cela permettra de réduire les distances à parcourir et la consommation de pétrole résultant des transports et les prix pourront être baissés en réduisant en plus le nombre des exportateurs et autres importateurs. L’augmentation de prix du pétrole joue d’ailleurs en faveur d’une telle démarche puisque les produits importés deviennent automatiquement plus chers. Il s’agit donc d’une adaptation de l’économie mondiale « naturelle » qui va dans le bon sens. Le pétrole cher n’a pas que des défauts, il nous force à devenir plus écologiques dans nos comportements et c’est une bonne chose)

 

Pour l’heure, la Banque mondiale, a opté pour des mesures d’urgence. Tout particulièrement en Haïti ou un policier de l’ONU a été tué lundi. Sur l’île 80% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et le prix des denrées alimentaires a augmenté de façon dramatique ces derniers mois. Le prix d'un sac de 50 kilos de riz, l'aliment de base a doublé pour atteindre 70 dollars.

(La loi de l'offre et de la demande avec la spéculation en plus explique parfaitement ces augmentations. Les traders refroidis par les sous performances de la bourse se rabattent sur le marché des matières premières, ils achètent des tonnes de blé ou de riz de façon virtuelle (sans livraison !) et les revendent 3 mois plus tard avec de fortes plus values. De l’argent gagné facilement sur le dos des pauvres. Quand le marché se retournera ils reperdront une partie de leurs gains et les plus malins s’en mettront plein les poches. Qu’y faire ? Réglementer le marché de la nourriture devrait être la première urgence à traiter. Des instances internationales devraient constituer des stocks et faire obstacle à la sur-spéculation.)

 

La Banque Mondiale (BM) a décidé d’octroyer 10 millions de dollars afin de permettre au gouvernement d’augmenter rapidement les programmes de minima sociaux. « Y compris les repas dans les écoles », explique Yvonne Tsikata, directrice de la région Caraïbes à la BM.

 

L’institution financière compte également dépêcher des experts afin d’aider les autorités haïtiennes.

(Des experts agricoles seraient les bienvenus en plus des experts financiers)

 

Le président de la banque mondiale Robert Zoellick estime, sur la base d’une analyse sommaire, que le doublement des prix alimentaires au cours des trois dernières années pourrait pousser plus profondément dans la misère 100 millions d’individus vivant dans les pays pauvres ».

 

Selon l’institution financière, l’ensemble des prix alimentaires mondiaux a bondi de 83% au cours des trois dernières années. Les seuls cours du blé se sont envolés de 181%.

(Redisons que les responsables de ces hausses de prix sont d’abord l’Inde et la Chine avec leurs près de 3 milliards d’habitants qui enfin mangent à leur faim. Les carburants issus de l’agriculture n’en sont qu’aux balbutiements en terme de tonnage. En France par exemple ou de nombreuses terres agricoles sont maintenues en jachère à coup de subventions il suffira de les affecter aux carburants agricoles pour les rentabiliser sans entamer un seul mètre carré destiné à la nourriture alors ne nous égarons pas. Il va simplement il y avoir un transfert de revenus vers les agriculteurs ce qui au bout du compte est une bonne chose.)

 

Selon Robert Zoellick, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déjà reçu plus de la moitié des 500 millions de dollars de contribution demandés à la communauté internationale avant le 1er mai. « Ce n’est pas assez. Il demeure urgent que les gouvernements interviennent », a t-il jugé.

La Maison Blanche a indiqué que les Etats-Unis délivreraient sous peu des mesures d’aide d’urgence.

 

(1) Jean Ziegler est rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation

 

Merci de votre attention. Vos commentaires ci-dessous sont les bienvenus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le FMI et la banque mondiale avaient été alertés par l’Europe et notamment la France quand ils avaient encouragé les pays pauvres à exporter leur agriculture en recherchant la productivité à tout prix et en privilégiant les monocultures à grande échelle plus efficaces financièrement que l’agriculture diversifiée destinée à la population locale. Sur ce point la politique agricole commune européenne (la PAC) est exemplaire ceux qui critiquent toujours l'Europe ne se rendent pas compte de cet avantage tant il parait normal et évident.

 



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