Fini le pétrole
Article trouvé sur le site d'Alain Lefèvre la terrible vérité : Site d'Alain Lefebvre
Vu/lu sur Courrier International, un article de lÃÂécrivain américain James Kunstler qui nous prévient "il faut se rendre àlÃÂévidence : la fin du pétrole bon marché signe lÃÂarrêt de mort de notre société de consommation".
(ce texte est adapté de The Long Emergency (La longue urgence), de James Howard Kunstler, éd. Grove/Atlantic, 2005. ).
Nous allons être confrontés àla fin de lÃÂépoque des combustibles fossiles bon marché. Un approvisionnement fiable en pétrole et en gaz naturel peu coûteux est àla base de tous les produits de première nécessité de la vie moderne - (plastique et autres matières ou produits issus du pétrole) sans parler du confort et du luxe : chauffage central, climatisation, voitures, avions, lumière électrique, vêtements bon marché, musique enregistrée, cinéma, prothèse de la hanche, défense nationaleÃÂ
Nous allons bientôt devoir faire face au pic de production pétrolière dans le monde dÃÂici à2010. Ensuite la production va décliner et les prix augmenter toujours plus.
(Vrai, la thèse du "pic de production" a de plus en plus de partisans. )
Les carburants de substitution ne suffiront pas pour que nous puissions continuer àmener la vie àlaquelle nous sommes habitués. LÃÂÃÂéconomie de lÃÂhydrogèneàtant vantée est une plaisanterie. Nous nÃÂallons pas remplacer le parc des automobiles et des poids lourds aux Etats-Unis par des véhicules roulant avec des piles àcombustible.
Aujourd'hui lÃÂhydrogène est extrait du gaz naturel ! LÃÂautre moyen dÃÂobtenir de lÃÂhydrogène serait de pratiquer une électrolyse de lÃÂeau en utilisant lÃÂénergie produite par des centaines de centrales nucléaires. De toute façon, lÃÂhydrogène pose des problèmes de stockage et de transport énormes.
(Vrai, même si elle est déjàen cours d'expérimentation en Islande).
LÃÂespoir de sauver notre mode de vie grâce aux énergies renouvelables nÃÂest pas plus réaliste. La généralisation des systèmes électriques solaires et éoliens se heurte àun énorme problème dÃÂéchelle. Surtout, la fabrication de leurs composants nécessite des quantités considérables dÃÂénergie. Sans le soutien dÃÂune plate-forme économique fondée sur les combustibles fossiles, ils ne peuvent être construits. Nous emploierons certainement les technologies solaires et éoliennes pour générer de lÃÂélectricité dans lÃÂavenir, mais vraisemblablement àune échelle modeste et de manière localisée.
( Si je produit l'énergie nécessaire àma maison localement, c'est toujours ça de moins dans le bilan global.)
Quant aux projets de biomasse existants àqui consistent àutiliser des plantes pour créer des combustibles liquides ÃÂ, il est pratiquement impossible de les revoir àla hausse. Qui plus est, ils sont fondés sur lÃÂemploi dÃÂintrants (engrais, désherbants) àbase de pétrole et de gaz . Il sÃÂagit dÃÂune perte nette en énergie - on pourrait tout aussi bien brûler les intrants et se passer de la biomasse. Enfin, les projets de distillation des déchets et ordures pour obtenir du pétrole par dépolymérisation thermique exigent un énorme flux de déchets produits par une économie qui est précisément celle du pétrole et du gaz bon marché.
Si nous voulons que les lumières restent allumées en Amérique après 2020, (L'auteur est Américain) nous pouvons bien sûr recourir àlÃÂénergie nucléaire, avec tout son lot de problèmes pratiques et dÃÂincertitudes économiques. Dans les conditions optimales, il faudrait dix ans pour mettre en service une nouvelle génération de centrales, et leur prix risque de dépasser largement nos moyens. De toute façon, lÃÂuranium est également une ressource limitée.
(Vrai, l'uranium n'est pas disponible sans limite et on connaît aussi ses nombreux et durables inconvénients !)
La Longue Urgence va donc nous obliger àmodifier notre mode de vie. (...) et nous contraindre àrevoir pratiquement tout ce que nous faisons et la façon dont nous le faisons. (...)LÃÂautomobile, sera moins présente dans notre vie. LÃÂessence se faisant rare, sans parler des recettes fiscales, nos routes vont souffrir. Les chemins de fer sont bien moins gourmands en énergie que les voitures, les camions ou les avions, et ils peuvent fonctionner avec nÃÂimporte quoi, du bois àlÃÂélectricité. Mais les Etats-Unis sont aujourdÃÂhui dotés dÃÂun réseau ferroviaire dont les Bulgares auraient honte. (Moi j'aime bien les Bulgares! et les français ont les TGV et les centrales nucléaires, pas si cons les français, allez un petit cocorico au lieu de tout dénigrer de la France, c'est vrai que TGV et centrales nucléaires c'est grâce àde Gaulle que nous les avons,.) Si nous ne le rénovons pas, dÃÂici quelques décennies il nÃÂy aura plus de voyages sur de longues distances ni de transport de fret. LÃÂaviation commerciale, déjàfinancièrement mal en point, est appelée àdisparaître. (Non mais àse réduire fortement)
(...) LÃÂhorizon sÃÂannonce donc bien sombre. Ce sera un terrible traumatisme pour lÃÂespèce humaine (Etats-unienne). Nous refuserons dÃÂy croire au début : deux siècles de modernité balayés par une pénurie dÃÂénergie àlÃÂéchelle planétaire !
Le seul effet positif des changements brutaux qui nous attendent sera peut-être la satisfaction de nouer des relations étroites au sein de notre communauté, de travailler avec nos voisins, de participer àune entreprise qui importe vraiment au lieu de simplement nous distraire pour fuir lÃÂennui.
Bon, ce texte n'est pas très optimiste. Mais il faut marteler avec des écrits comme celui-ci que la situation actuelle n'est ni bonne ni bien orientée. La pénurie de pétrole aura au moins un effet bénéfique : réduire les rejets. Car, vous avez remarqué, ces derniers jours de grandes chaleurs, l'alerte pollution est maintenue, jour après jour...
On va encore mettre les morts de l'été sur le dos de la canicule mais la terrible vérité c'est que la pollution tue en France, il est temps de l'admettre !
Alain Lefebvre le 29.06.05 dans Chroniques "La terrible vérité"